Hacienda Des Chambarands

VII. Le bio et l’élevage du cheval islandais

La PAC (Politique Agricole Commune) distribue aux agriculteurs de nombreuses aides communautaires.
Elle a été créée sous la présidence de M. Chirac, à une époque où l’agriculture était en pleine mutation.
Les marges bénéficiaires des exploitations agricoles étant trop faibles pour faire face aux coûts du machinisme agricole, le gouvernement a été contraint soit d’augmenter fortement le prix des produits agricoles — au grand mécontentement des consommateurs — soit de verser une indemnité compensatoire aux agriculteurs.
C’est cette seconde solution qui a été choisie, en accord avec tous les chefs d’État européens.
La PAC était née.

Pour bénéficier de la PAC, il faut avoir soit une production animale, soit une production végétale.
L’agriculteur traditionnel est donc le premier bénéficiaire.
Aujourd’hui, il existe de nombreuses structures agricoles, comme les GAEC, les EARL, etc., mais aussi des organismes tels que les lycées agricoles, les écoles vétérinaires, ou encore certaines associations ayant une activité dans le domaine équin, qui peuvent également en bénéficier.

Compte tenu des problèmes posés par les pesticides, les fongicides et les engrais chimiques, l’État a développé une filière bio.
L’objectif est de garantir une alimentation saine.
Le législateur a élargi cette vision : il est désormais possible d’obtenir la mention « bio » pour l’élevage du cheval de loisir, bien que ce dernier ne soit généralement pas destiné à la consommation.

Cela peut paraître surprenant, mais si l’on n’aide pas les éleveurs français, la production de chevaux de selle deviendra insuffisante.
L’acheteur français sera alors contraint d’importer des chevaux d’Espagne, du Portugal, d’Angleterre, de Suède, etc.
Du point de vue de la balance commerciale, ce serait très défavorable.
Il est donc essentiel de soutenir les éleveurs qui s’engagent dans le bio.

Pour être éleveur bio, il faut s’engager à n’utiliser ni engrais chimiques, ni pesticides.
Il est toutefois permis d’épandre sur ses pâtures le fumier provenant des animaux élevés sur place.

La conversion à l’agriculture biologique s’effectue sur une période de cinq ans.
Les deux premières années sont dites « de transition » : on n’est pas encore obligé de nourrir les chevaux en bio.
En revanche, les trois années suivantes, cela devient obligatoire.

La plus petite taille d’une exploitation en bio est de 3 hectares de pâtures, avec un minimum de 5 animaux : étalons, juments reproductrices ou jeunes chevaux en phase de croissance (entre 1 et 3 ans).

Un agriculteur qui dispose de prairies naturelles, sur lesquelles il n’apporte aucun engrais chimique, est peut-être déjà en bio sans le savoir.

Pour officialiser une conversion au bio, il faut, au moment de la déclaration PAC (en mai, voire dès avril), s’adresser à un organisme certificateur, comme le cabinet Veritas ou Bio Serre. Il faut également en informer la DDT (Direction Départementale des Territoires) de votre région.

Après toutes ces démarches administratives, vous pourrez bénéficier d’une aide de 130 euros par hectare de pâture permanente ou d’alpage.

— M. Pelissier/MF

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